Unie aux possessions de l'Eglise, l'histoire officielle de Garons remonte au VIIe siècle, avec la parution d'un texte mentionnant le village. Auparavant, son histoire se confond avec celle du plateau des Costières occupé par l'Homme depuis des millénaires. À partir de l'occupation romaine, au IIe siècle avant Jésus-Christ, deux « villas » s'installent sur le plateau : la villa de Campagne et celle de Scieure.
Occupée, au Ve siècle par les Wisigoths, la région qui fait partie de la Septimanie, liée au royaume d'Espagne, vit dans l'isolement et l'insécurité. Selon la tradition de l'époque, les Rois wisigoths font donation aux seigneurs laïques et religieux de domaines qui deviennent des centres d'exploitation rurale, et qui se constituent sur les anciennes villas romaines. Le domaine de Garons, qui fait partie de la villa de Scieure, est la propriété de l'évêque Remessaire, cinquième évêque de Nîmes. Le domaine de Garons restera uni aux possessions épiscopales pendant onze siècles, jusqu'à la Révolution.
Un hameau prend forme où les paysans mettent en valeur la terre et paient à l'Evêque une redevance de 150 livres. Pendant tout le Moyen-âge, on note une intensification de la mise en valeur du sol.
Au XVIe siècle, les guerres de religion puis la révocation de l'Edit de Nantes bouleversent la région. Garons a probablement du à la présence des Evêques de Nîmes de rester catholique. En 1659, Monseigneur Cohon qui prononça l'homélie du sacre de Louis XIV à Reims, reconstruit entièrement le château et l'église paroissiale (l'actuelle Mairie et sa chapelle). Durant les luttes fratricides entre Protestants et Catholiques, en 1704, des Camisards massacrent plusieurs personnes et brûlent quelques métairies sur le territoire de Garons.
La Révolution apporte les plus profonds bouleversements : l'Eglise et le Château épiscopal sont pillés et les propriétés du Prieuré, vendues. Les terres sont morcelées et de nombreux paysans s'établissent dans le village. En moins d'un demi-siècle, la population est multipliée par six !
Pourtant, Garons dépend de la commune de Bouillargues et ce n'est que le 9 octobre 1835 que, par ordonnance royale, Garons devient elle-même une commune, de 1204 hectares. Le premier maire, Jean Bremond, prend ses fonctions en septembre 1836. La paroisse de Garons reste toutefois une annexe de celle de Bouillargues. C'est seulement en 1839, que l'abbé Saunnier en devient le curé.
Au début du XIXe siècle, la population de la commune compte 700 personnes. L'importance de la vigne ne cesse de croître en raison des débouchés du commerce du vin.
Le phylloxéra, dès 1863, détruit le vignoble français. Celui de Garons n'échappe pas à ce terrible fléau. En 1871, alors âgé de 46 ans, Jacques Comy, bourrelier de profession et propriétaire de vignes, est élu maire. Dès l'année qui suit son entrée en fonction, il loue en affermage le domaine de Scieure qui appartient alors à la Duchesse de Fitz-James, pour se livrer à des expérimentations des divers traitements de sauvetage des vignes.
Encouragé par la Duchesse et en collaboration avec le régisseur du domaine de Saint-Bénézet, il expérimente le traitement du chimiste parisien Fichet. Il analyse les résultats de ses propres essais et ceux de plusieurs dizaines de propriétaires de la région de Montpellier. Il tire de nombreuses conclusions sur la résistance des diverses espèces américaines de cépages ainsi que sur les techniques de greffages.
Il expérimente et accentue ses recherches dans le domaine des greffes et propose un nouveau procédé, le « Procédé Comy ». Il obtient un brevet d'invention pour la machine à greffer qu'il crée et propose ainsi une nouvelle technique de plantation à la charrue. Ses découvertes se répandent dans toute la France et à l'étranger, en Italie et au Portugal surtout. Les honneurs se succèdent : en 1881, il obtient le grand prix du concours régional de Nîmes ainsi que de nombreux autres prix dans des concours régionaux, nationaux et internationaux. La revue Universelle des Sciences, des Lettres et des Industries le nomme membre collaborateur et lui décerne pour ses travaux, la médaille d'honneur de première classe. En mai 1882, il est présenté au Ministre de L'Agriculture. Sa machine à greffer est un succès ! Ainsi, le Maire de Garons trouva le moyen de lutter efficacement contre le phylloxéra. Grâce à lui, la commune connaîtra une renommée sans précédent dans le monde viticole de la fin du XIXe siècle.
Pourtant, malgré la culture intensive et la production réputée de plants de vignes, le revenu agricole s'est peu à peu détérioré en raison du coût élevé de la production, de la faible superficie des exploitations et de la dispersion des parcelles sur le territoire communal. Il entraîne progressivement le départ des Garonnais vers Nîmes. Cet exode de la population a été relativement freiné entre les deux guerres par une importante immigration espagnole et italienne.
En 1957, les premiers travaux d'irrigation de la Compagnie nationale d'aménagement de la région du Bas-Rhône et du Languedoc (BRL) modifient totalement le paysage. De nouvelles terres sont mises en valeur et l'espace agricole est valorisé, transformé par la culture maraîchère et les plantations fruitières rendues possibles.
La proximité de l'aéroport de Nîmes-Garons, bien que situé hors de la limite de la commune, est incontestablement un autre facteur d'expansion démographique. En 1948, la Chambre de Commerce de Nîmes acquiert le terrain et aménage une surface bitumeuse de 1 200 mètres. Plus tard, l'aéronautique navale choisit Nîmes Garons pour y construire une base. Les travaux menés par l'OTAN débutent en 1958 et aboutissent à la construction d'un aérodrome à usage civil et militaire.
En 1962, plusieurs familles de « pieds-noirs » et de « harkis » s'installent sur le territoire garonnais.
En vingt ans, la population quadruple, des lotissements se construisent, des industriels, des commerçants, des artisans s'installent. Les municipalités successives créent des équipements collectifs modernes adaptés à l'accroissement de la population. Depuis, une vie associative intense permet des contacts fréquents et amicaux entre nouveaux arrivants et garonnais plus anciens.
Malgré tout ces changements, Garons reste une terre de tradition où taureaux, chevaux et folklore sont à l'honneur, en particulier pendant la La Fête votive de juin.